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À dix-neuf ans, il enregistre son premier disque. À vingt et un ans, il connaît son premier gros succès avec Je n'ai jamais aimé comme je t'aime, couronné par un disque d'or. Le succès ne se démentira plus : Laisse-moi vivre ma vie, Viens te perdre dans mes bras, Chicago, Mon coeur te dit je t'aime, Je t'aime à l'italienne, L'amour s'en va, l'amour revient... Qui pouvait prédire un tel destin à un gamin issu de l'immigration italienne ?
« Ciccio Barracato nasci ! » Ainsi fut annoncée dans les rues de Lercara Friddi, petit village sicilien, la venue au monde de Frédéric François, un 3 juin 1950. L'enfant n'aura pas le temps de goûter au soleil brûlant de son île natale. Alors qu'il n'a qu'un an et demi, sa mère l'emmène avec son jeune frère en Belgique pour rejoindre Peppino, le père, qui ne connaît pas encore son petit dernier. Comme des milliers d'Italiens, il a émigré, attiré par les emplois que promettent les mines du plat pays.
C'est à Tilleur, banlieue industrielle de Liège, que les Barracato s'installent. Dans leur baraquement de fortune, les conditions de vie sont terribles, mais les mélodies napolitaines que fredonne sans cesse le padre et les plats de pasta de la mamma mettent du baume au coeur.
Francesco grandit, déraciné mais heureux, au sein d'une fratrie qui ne cesse de croître : ils ne seront pas moins de huit enfants. Toutefois, il se distingue de plus en plus de ses frères. Il se révèle timide, rêveur et ne se sent à l'aise que lorsqu'il chante. Et son père l'encourage de toutes ses forces.
Après l'heure des premiers groupes et des premières compositions, vient vite le temps des enregistrements et des concerts. On serait tenté de dire « comme par enchantement », s'il n'y avait, derrière cette impressionnante réussite, des heures de travail, d'entêtement, et la confiance inconditionnelle d'un père.
Ainsi Frédéric François impose-t-il son style, loin du rock et du disco.
Se retournant sur ses trente-cinq ans de carrière, Frédéric François rend un hommage vibrant à son père et à sa mère, à qui il doit tout. Il n'oublie pas sa femme, bien sûr, son premier amour, son grand amour, qui lui a inspiré de nombreuses chansons. Il nous emmène en pèlerinage à Lercara et nous raconte ses plus belles émotions, ses plus belles rencontres d'artistes : Adamo, Dalida, Aznavour...
On découvre ainsi un homme chaleureux, un homme fier de ses origines et de ses idéaux, un homme généreux.
Frédéric François vient de sortir un nouvel album, Et si l'on parlait d'amour.