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Fidel Castro, jeune avocat de 27 ans, assure lui-même sa défense lors du procès engagé contre lui après l'attaque, le 26 juillet 1953, de la caserne Moncada à Santiago de Cuba, qui reste dans les mémoires le signal annonciateur de la Révolution cubaine. Sa plaidoirie fait événement et est l'un des manifestes de ce que l'on pourrait appeler le « fidelisme » en ce qu'il annonce le programme des révolutionnaires.
Le Temps des Cerises présente une nouvelle traduction de L'Histoire m'acquittera à partir de l'édition cubaine définitive qui élimine les erreurs des éditions précédentes. Ce texte majeur est accompagné d'un important appareil critique et de 24 annexes, pour la plupart inédites en français. Ce document historique éclaire utilement l'action de Fidel Castro, avant, pendant et après le procès. Il livre des clés essentielles pour comprendre l'originalité et la force de sa pensée politique qui ont contribué à la singularité, hier comme aujourd'hui, de la Révolution cubaine.
Fidel demanda... un code et une feuille de papier... Il parlait un langage différent. Son débit était fluide, on aurait dit plutôt que l'orateur déclamait des extraits d'un poème épique et il le faisait avec un profond sentiment... Pendant plus de deux heures, nous écoutâmes la parole nouvelle de Fidel Castro. Me Fidel Castro n'a pas fait une pause, il élève parfois la voix et se contient, parfois il se penche sur la petite table et parle presque en secret, improvisant toujours... On n'écoute rien d'autre que sa voix tranquille, comme s'il conversait avec nous tous... Les soldats se pressent à la porte, sans dissimuler leur intérêt... Tous ceux qui l'ont écouté commentent son talent... (Tiré des notes de Marta Rojas, journaliste, l'une des rares autorisée à assister au procès.)