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« Journal 18 juill. 1841 - Dimanche - Senti très mélancolique - parti marcher dans la forêt l'après-midi - tombé sur quelques gitans dont l'un m'a offert son aide pour m'échapper de l'asile de fous en me cachant dans son camp ce que j'ai presque accepté mais lui ai dit que je n'avais pas d'argent pour commencer mais s'il faisait cela je pouvais lui promettre cinquante livres et il a accepté de le faire avant samedi
le vendredi je suis retourné mais il ne semblait pas d'aussi bonne volonté aussi j'en ai peu parlé - Le dimanche j'y suis allé et ils étaient tous partis - un large et vieux chapeau très mutin et un vieux bonnet de paille qui avait l'air d'un plum-pudding étaient abandonnés là-derrière - et j'ai mis le chapeau dans ma poche pensant qu'il pourrait être utile en une autre occasion - comme la bonne fortune l'a bien voulu, il s'est trouvé qu'il en fut ainsi
19 Juillet - Lundi - Rien fait »
À l'époque du romantisme tardif, entre le Lenz de Büchner et l'Aurélia de Nerval, l'écriture autobiographique de John Clare (1793-1864) témoigne d'une volonté et d'une nécessité de préserver « l'identité propre », d'un combat mené contre une double aliénation, sociale et mentale. Issu d'une famille « illettrée au dernier degré », ignorant orthographe et ponctuation, John Clare écrivit très tôt de nombreux poèmes dont certains furent publiés par John Taylor, le premier éditeur de Keats et Thomas de Quincey. Il fut cependant accusé de ne pas être l'auteur de son premier recueil. La célébrité atteignit pourtant le « poète-paysan », qui rencontra Coleridge et De Quincey à Londres, mais elle fut de courte durée, et les publications s'espacèrent. Sujet à des crises de plus en plus fréquentes dont l'origine remontait à l'enfance, Clare décida de se faire interner en 1837. C'est en s'évadant de l'asile en 1841 pour retourner chez lui et les siens, vivants et morts, qu'il rédigea les notes au rythme heurté, haché, du Voyage hors des limites de l'Essex. Recueilli quelque temps par sa véritable épouse, Patty, John Clare retourna finalement à l'asile et y resta jusqu'à sa mort en 1864, écrivant lettres et poèmes.