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L'invention de la psychanalyse n'aurait pas eu lieu si Freud n'avait pas été à l'écoute des hystériques. Cent ans après y a-t-il encore matière à poursuivre une réflexion sur ce thème ? La relecture de certains destins - Dora la patiente, Hélène Smith le médium, Sabina Spielrein et Hélène Deutsch, deux disciples que tout opposait - nous invite à explorer des pistes nouvelles : l'amour dont l'hystérique se veut le martyr, le sacrifice qu'il lui fait de son désir, l'ailleurs enfin qu'il veut rejoindre et dont ses symptômes ne ces-sent de proposer l'énigme à la science.
Aussi les folies auxquelles l'hystérie peut mener sont-elles la passion amoureuse dont l'érotomanie est la figure ultime, mais également, sur un mode inversé, la haine qu'entraîne la crainte du vol d'idées, conséquence en miroir de la fusion amoureuse. Passions qui peuvent aller jusqu'à rencontrer l'intérêt forcené pour l'Autre - majuscule nécessaire on le verra - dont témoignent les transsexuels.
Freud lui-même n'échappa guère à l'hystérie au cours de la période féconde de sa relation avec Fliess où il élabora sa découverte : aveuglement de l'amour, «parenté d'âmes», production de symptômes offerts à son interlocuteur, rien ne manqua au tableau. Il put ainsi effectuer le travail sur lui-même dont témoigne L'Interprétation des rêves ; preuve s'il en fallait du lien nécessaire entre l'hystérie et la psychanalyse. Mais cette première œuvre majeure marque aussi une limite dans son abord de la question, limite que ce livre se propose d'interroger.