Ce livre n'est pas la saga d'une famille, même si celle-ci y tient sa place, éminente. Il n'a d'autre propos que d'évoquer une formation, à sa manière, les débuts d'une destinée parmi d'autres. Sur fond de mémoire, et comment faire sans ? Le prince syrien du XIIe siècle, Usâma, dont l'auteur a traduit les souvenirs, en était là lui aussi ; le vieil homme ne se rappelait jamais mieux, avec tant d'émotion en tout cas, que lorsqu'il évoquait les débuts de sa vie : «il avait, comme moi, un pays, une famille et des maîtres. Je ne sais trop s'il s'est posé comme moi la question : ce monde où j'écris maintenant est-il le prolongement de l'autre, ou un abîme les sépare-t-il ? Ai-je vraiment vécu dans les deux ?»