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L'idée et la pratique du boycott traversent l'Histoire sous diverses dénominations : mise à l'index, embargo, quarantaine, proscription, abstention, etc. L'Irlande de 1060 retient le terme de « boycott ». L'Inde de Gandhi, les États-Unis de Luther King, l'Afrique du Sud de Mandela vont nous accoutumer à cette pratique.
Aujourd'hui, c'est le BDS (Boycott, désinvestissement, sanctions) qui déferle à travers le monde ; dirigé contre le gouvernement israélien, il a pour but, à l'initiative de 170 ONG palestiniennes, de mettre fin à l'occupation et à la colonisation de la Palestine, au blocus de Gaza, de faire reconnaître le droit fondamental des citoyens palestiniens d'Israël à une égalité totale, de faire appliquer le droit des réfugiés palestiniens à revenir dans leurs foyers.
En France, cette pratique n'est pas formellement interdite par la loi. Cependant, l'appel au boycott peut tomber sous ses coups s'il est considéré « comme un acte discriminatoire ou une entrave à la liberté économique » pour un motif interdit par la loi, en l'occurrence « l'appartenance à une nation » ; les accusations d'« incitation à la haine raciale et à l'antisémitisme » sont également portées contre des militants, et ce individuellement.
Mais on ne réussit pas un boycott seul ; son succès dépend de son articulation avec le collectif. Cependant, les producteurs ne possédant plus la force de pression d'autrefois, un contre-pouvoir de la société civile fondé avant tout sur les consommateurs et les usagers peut-il apparaître ? Ce contre-pouvoir s'appuierait sur l'ensemble des citoyens organisés de façon horizontale, antibureaucratique et antihiérarchique.
Si le capitalisme peut licencier sans trop de souci les producteurs, grévistes ou non, les multinationales ne peuvent pas licencier les consommateurs...