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«Ô le miracle de la photographie ! Brave objectif, quel oeil surnuméraire précieux», s'exclamait Le Corbusier au début du siècle. C'est très tôt en effet que l'architecte comprend l'intérêt de la photographie pour documenter ses voyages ainsi que l'efficacité du cinéma pour communiquer son message au monde. Sa pratique du médium montre une totale maîtrise du cadre et de la lumière lorsque, dans les années 1930, il glane avec sa caméra des milliers d'objets destinés à nourrir sa création ou se livre en amateur au plaisir des clichés de vacances.
Les XVIIIe Rencontres de la Fondation Le Corbusier ont été l'occasion de retracer les nombreux domaines dans lesquels l'architecte a su exploiter les ressources offertes par la photographie. Ce dernier s'est soucié en permanence de documenter son oeuvre aussi bien architecturale que plastique, notamment au moyen de commandes à divers photographes. En même temps, il s'est constitué une documentation dans laquelle il a abondamment puisé pour fabriquer ses livres, pour rendre compte de son travail, pour réaliser de grandes fresques murales dans ses bâtiments ou dans des pavillons d'exposition, enfin, et de manière plus paradoxale, pour présenter lui-même son oeuvre dans des expositions. L'usage de la photographie lui aura aussi permis de voir ce que «les yeux ne voient pas», lui révélant son oeuvre et stimulant son invention.