Je ne vois personne dans les bâtiments qui m'entourent, aucune lumière, aucun signe de vie. L'odeur, loin de s'estomper, devient plus prégnante. Je m'apprête à ressortir du jardin botanique, quand je découvre, flanquée à une sorte de pigeonnier surmonté d'une tourelle, une cheminée qui crache sa fumée, plus épaisse que la nuit. La lumière rouge d'un foyer danse par moments, à travers les impostes de l'immense porte. Une silhouette sort de la grande salle, traverse le jardin sans me remarquer, et disparaît sous le porche. Je m'approche et pousse le battant laissé entrouvert. Au sol, des cadavres d'animaux gisent en tas...
La Grande Guerre est achevée depuis trois ans déjà et chacun reprend sa place comme il peut dans une société qui s'étourdit pour oublier. Pourtant, les douleurs et les blessures rejaillissent de façon bien étrange...
Toulouse des années vingt abrite dans ses flancs l'École vétérinaire qui connaît ses propres codes, ses propres règles. Un seul homme ose l'affronter et prétend y rendre justice.