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Sociologue, universitaire, intellectuel engagé, humaniste pacifique et patriote, membre du cabinet d'Albert Thomas pendant la guerre de 1914-1918, militant du parti socialiste et de la Ligue des droits de l'homme que préside son beau-père Victor Basch, Maurice Halbwachs est l'auteur de livres dont les centres d'intérêt, des Cadres sociaux de la mémoire à la publication posthume de La Mémoire collective, en passant par La Topographie légendaire des Evangiles en Terre sainte et Les causes du suicide, sont toujours au centre de gravité de nos interrogations: la mémoire, la transmission sociale, l'oubli.
Au fil d'un ample travail de recherche, Annette Becker compose avec brio le portrait de cette passionnante aventure intellectuelle - celle d'un sociologue philosophe - confronté aux drames du siècle, quitte, parfois, à en occulter une partie, le legs de la Grande Guerre ou au contraire à en affronter la réalité concrète jusque dans ses pires conséquences, sa mort en camp de concentration.
La pensée d'Halbwachs se déploie sans ignorer celles de l'école historique des Annales, de l'école de Francfort qu'il contribue à protéger du nazisme, ou encore de la psychanalyse... Placée sous l'égide de ses maîtres Durkheim et Bergson, elle ne cesse d'interpeller ses contemporains qui sont parfois des proches, de Strasbourg à la Sorbonne: Marc Bloch, Lucien Febvre, Charles Blondel ou Raymond Aron mais aussi Sigmund Freud, Romain Rolland ou Walter Benjamin.
En historienne rigoureuse, l'auteur a su déjouer les pièges de la biographie pour, comme l'écrit Pierre Nora dans sa préface, rédiger cet «essai-carrefour où se croisent un roman familial et l'histoire du socialisme normalien». Ses liens familiaux, avec sa soeur, Jeanne Halbwachs-Alexandre, avec les Basch dont il embrasse presque le judaïsme, forment la toile de fond de cet itinéraire intellectuel et politique, jusqu'au dernier chapitre, «Buchenwald», où Maurice Halbwachs meurt en mars 1945.