In the sale you will find especially cheap items or current promotions.
Want to part with books, CDs, movies or games? Sell everything on momox.com
Jean-Marie Guyau (1854-1888) est surtout connu pour les ouvrages qui marquèrent la fin du XIXe siècle et dont Nietzsche fut l'un des premiers lecteurs, l'Esquisse d'une morale sans obligation ni sanction (1885), et l'Irréligion de l'avenir (1887). Dans la redécouverte récente de son œuvre, on connaît moins ses travaux d'histoire de la philosophie. La pièce maîtresse en est La Morale d'Epicure (1878), ici rééditée, et dont les thèses préparent l'Esquisse.
La thèse du livre est que la morale d'Epicure constitue «un rigoureux enchaînement d'idées et un véritable système scientifique, offrant déjà les caractères de l'utilitarisme moderne». Guyau oppose cette éthique «utilitariste» aux morales de l'obligation. Cette thèse est démontrée par une étude approfondie et systématique de l'éthique d'Epicure et de Lucrèce, mais aussi des rapports de celle-ci avec l'indéterminisme en physique. Guyau montre ainsi comment le système philosophique épicurien s'est organisé autour de l'originalité de la morale. Guyau insiste sur l'originalité de cette morale utilitaire du plaisir, et non, comme on le fait généralement, sur le matérialisme d'Epicure. Cet exposé est complété par une histoire de l'épicurisme et de l'utilitarisme jusqu'à l'époque moderne, dont il n'existe pas d'équivalent.
La réédition de ce livre classique est accompagnée de la traduction nouvelle des textes grecs et latins cités et d'une préface inédite situant la Morale d'Epicure dans la production philosophique de Guyau, ainsi que d'une étude inédite en français due à Gilbert Romeyer Dherbey.
Jean-Baptiste Gourinat