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La question des relations entre l'État et les Églises connaît un regain d'actualité en ce début de XXIe siècle. Quelle place doivent occuper les cultes dans la société ? Comment peuvent-ils contribuer à assurer la paix sociale ? Comment l'État doit-il agir pour que les religions ne soient pas un facteur de déstabilisation en France ? A ces questions, Napoléon Bonaparte a répondu il y a un peu plus de deux siècles. Parvenu au pouvoir, il fait de la paix civile l'un des axes privilégiés de son programme politique. Or, après dix ans d'une Révolution marquée par le schisme de l'Église catholique, aussi bien que par l'engagement d'une partie du clergé au côté des royalistes, dans l'Ouest en particulier, le Premier consul comprend aussi que la paix civile doit passer par la paix religieuse. Il engage de ce fait des négociations avec le nouveau pape, Pie VII, avec lequel il conclut un concordat le 15 juillet 1801, passant outre à l'opposition d'une opinion républicaine qui se méfie de ce pas en avant en direction de Rome.
C'est le moment précis de la paix religieuse consécutive à la signature du Concordat que ce livre collectif étudie, en mesurant les conséquences pour l'Église catholique, les effets aussi chez les protestants, ou encore à l'étranger, puisque le concordat français sert de modèle en Italie comme en Allemagne. A travers sa dimension religieuse, politique, diplomatique, et même artistique, le Concordat de 1801 est en effet un texte de toute première importance que la France a conservé pendant plus d'un siècle et qui reste encore en vigueur dans les départements alsaciens et mosellan.