En 1989, ému par ces hommes et ces femmes dont le destin est de vivre de la rue par tout temps et en toute saison, un écrivain se porte à leur rencontre. Qui sont ces êtres exposés au regard et au jugement d'autrui ? Comment en sont-ils venus à exercer des activités contraignantes, indispensables à la collectivité mais socialement dépréciées ? Qu'implique le fait d'être manoeuvre, voyer, ambulancier, bonimenteur... ?
Enquête fraternelle menée dans les principales villes de Suisse romande, Les métiers de la rue inaugurent le versant «ethnologique» du travail littéraire de leur auteur. Ils ont été salués par une presse unanime.
«Jil Silberstein n'a pas voulu évoquer ceux qu'il découvre avec les mots du poète qu'il est mais avec les paroles d'un témoin qui s'est approché de très près des gens de la rue. Il les a longuement écoutés, accordant intérêt aux joies, aux soucis, aux espoirs, aux horaires, aux travaux dans le froid de l'hiver, aux journées arrachées à la fatigue. Il rappelle simplement ce qu'il a vu et ressenti dans ce compagnonnage. Il est homme à s'approcher des autres en leur tendant aussitôt une main d'ami. Et mis en confiance, les autres à leur tour viennent à lui et lui racontent leur existence d'une voix douce ou violente. Apparaissent alors, à travers vingt portraits, les principaux métiers de la rue aujourd'hui : un facteur, un balayeur, un marchand de primeurs, un gardien de nuit. Et puis une prostituée, un musicien ambulant, un pucier, un marchand de marrons, d'autres encore qui chacun font confidence d'une existence quotidienne qu'ils aiment ou n'aiment pas mais qu'ils affrontent avec courage...»
Jean-Georges Lossier, Construire