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On peut être Franc-maçon sans être laïcard, rationaliste, ou même tenant d'un progressisme matérialiste dévastateur.
Michel Maffesoli, analyste pointu de l'époque contemporaine et adepte des changements de valeurs à l'oeuvre dans la postmodernité, est entré au Grand Orient de France en 1972.
Il y a toujours été le tenant d'une maçonnerie symbolique et traditionnelle, qu'il considère comme un mode de rassemblement des personnes souhaitant parcourir un chemin initiatique, c'est-à-dire un chemin de vie reposant sur le rapport existant entre le visible et l'invisible.
Mais le Grand Orient a peu à peu abandonné sa tradition, a délaissé la recherche spéculative, a considéré les symboles et les rituels comme un décor plus ou moins dépassé pour devenir une sorte de club politique, un « think tank » socialisant. Il est obnubilé par les débats dits « sociétaux » : genre et autres sujets « wokistes ».
Les ambitions politiques, le carriérisme et les affaires prennent le pas sur la tolérance, la générosité, l'entraide et la recherche commune de la connaissance.
On est loin de l'idéal promu, de Joseph de Maistre à Gilbert Durand, héritage atavique de l'homme : la liberté de pensée.
C'est cet idéal qui retrouve, de nos jours, une force et une vigueur indéniables. En particulier pour les jeunes générations.
Cette critique du Grand Orient s'adresse à tous ceux, Francs-maçons ou non, qui sont attirés par un idéal initiatique attentif à l'harmonie des contraires et à la lutte contre tous les fanatismes.