Le chant du loup

Le Chant du loup

Un soir d'hiver, le chasseur de loups Narcisse Rognard, dit le Puant, arrive chez les Baulier. Au cours de ses traques en forêt, il poursuit certains brigands qui croisent des loups avec des chiens pour créer des animaux très agressifs. Fasciné par l'homme et ses connaissances, le jeune Louis s'engage aux côtés du chasseur en quête d'un successeur. Il va alors s'initier à comprendre les animaux et la nature puis faire son apprentissage de la vie et de l'amour auprès de Cladie, la fille de la Vive, l'âme soeur guérisseuse du Puant.

« Suis tes yeux, ton flair... et ton intuition, Loupiot ! »

Le vieux chasseur s'attifait de son chapeau, nouait son écharpe de fourrure, lorsque la jeune fille réapparut en quittant son repaire comme une araignée à son fil. Elle s'approcha de Louis et lui offrit une paire de gants à deux doigts en peau de renard retournée. Le jeune garçon, intimidé, garda le silence. Il voyageait dans les grands yeux verts de la jeune fille et il y voyait du soleil sur la neige, des pas d'hommes et de bêtes mêlés, et au fond, là où l'âme se reposait, un printemps de mots doux qui attendaient.
- C'est un beau cadeau, Loupiot ! Avec ça tu n'auras plus froid aux mains...
- Si ma Louvarde t'offre ses gants, c'est signe de bon présage, précisa la Vive, les yeux rieurs.
Louis aimait remercier en embrassant, mais il se contenta d'enfiler les gants tout en hochant la tête.