La famille Jansuire a fait fortune sous le Second Empire en fabriquant des cerfs-volants. Mais cette fortune, elle la doit moins à l'ingénieux Léon qu'à la richesse de Marie, sa terrible épouse, maîtresse femme de sinistre mémoire. En 1914, l'entreprise toujours florissante est mise en péril par le départ précipité des hommes au son du tocsin. Les descendantes de Marie, sous le regard de son arrière-petite-fille Gilberte, prennent alors en main leur destinée, une émancipation qui se paie au prix fort...
Une grande partie des hommes était en vêtements paysans. Gilbert, Léonce et quelques autres détonnaient, en uniforme. Lucas portait sa tenue de cycliste. On le vêtirait, tels les autres, à la caserne. De là, ils iraient, chacun ou par groupes, à diverses destinations, vers l'Est.
Noémie ébranla le chancelant courage que nous maintenions en éclatant en sanglots. Gustave, au lieu de la rabrouer, passa la main dans ses cheveux gris. Quelle tendresse, mon Dieu ! que c'était beau, tout à coup, cet homme si souvent agacé et fuyant Noémie, de le voir se comporter en amoureux !