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Une civilisation textile, tel fut le monde musulman. Au coeur de cet écheveau, la soie fut la plus noble des étoffes. Son histoire commence sur les rivages de la mer de Chine pour gagner, le temps de deux millénaires, le Moyen Orient. L'axe de propagation de la sériciculture coïncide avec le quarantième parallèle de l'hémisphère boréal. Il est affaire de climat et de soins humains. Il faut en effet des «âmes de soie» pour transformer une fibre enroulée sur elle-même en un fil que l'on dévide, que l'on tisse sur un métier pour finalement s'en vêtir.
Longtemps en Syrie furent tissées des soies précieuses. Les brocarts, accumulés à la manière de l'or, faisaient la fortune des califes. C'est dans un linceul de soie que les riches musulmans partaient vers un paradis où ils seraient vêtus de la somptueuse étoffe. Certaines de ces soieries islamiques, parvenues en Occident, sont encore conservées dans les trésors des églises et des musées d'Europe.
La soie a eu ses passeurs, elle a désormais ses gardiens. Les tisserands syriens se transmettent depuis des générations un métier d'une perfection extrême. Ils furent, voici un siècle, étroitement liés aux soyeux lyonnais. Aujourd'hui, ils représentent une corporation en survivance.
Dans un texte inspiré, magnifiquement illustré par Rima Maroun, Florence Ollivry nous raconte quatorze siècles d'histoire séricicole au Proche-Orient et nous fait rencontrer les hommes de soie qui préservent les gestes des artisans des tirâz.