L'exposition coloniale

Avec L'Exposition coloniale, Erik Orsenna se révélait au grand public comme un écrivain généreux. Impossible de résumer ce roman où il est question pêle-mêle de voyages dans le monde et à travers les époques, de librairies et d'industrie du pneumatique. Et d'amour par-dessus les océans. Le narrateur, appelons-le Orsenna, mène son récit sur un rythme endiablé. Avec lui les mots volent, les images affluent. On est saisi. L'inclassable Erik Orsenna exploite une veine baroque assez peu en usage dans la littérature française. Le public, constatant que ce foisonnement est à l'instar de l'auteur, navigateur, économiste, touche-à-tout enthousiaste, l'a adopté depuis longtemps.

À la sortie du livre en septembre 1988, Patrick Grainville commentait ainsi sa lecture dans Le Figaro littéraire : « Orsenna détient l'art de l'attaque, décampe d'un trait, reprend le dessus sous un autre angle. Le bel étourdissement de lire, de vivre. »

Un étourdissement qui n'a jamais cessé, pour le plus grand bonheur des lecteurs.
Étienne de Montety directeur du Figaro littéraire