Pélagie-la-Charrette

Les Acadiens appellent cela le « Grand Dérangement » : l'exil forcé des francophones qui furent chassés par les Anglais victorieux au début du XVIII^e siècle. Quinze ans après, Pélagie décide de revenir à la Grand' Prée, sa terre natale ; elle achète une charrette, deux boeufs. Peu à peu des compatriotes se joignent à elle pour une longue marche qui se fait, sous la plume d'Antonine Maillet, une métaphore du retour à la terre natale, et de la restauration d'une culture. Le Figaro s'enthousiasme : « Cette charrette de vie, si symbolique, secoue au hasard des cahots, en effet, avec les enfants de Pélagie, la sorcière et l'aïeul, les Acadiens d'hier et ceux d'aujourd'hui, qui, après un long silence, commencent à parler... »

Le prix Goncourt couronne ce roman, installant à son palmarès une littérature francophone qui n'a cessé depuis de revigorer la bonne vieille langue de Molière.
Étienne de Montety
directeur du Figaro littéraire