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Balzac
Ce qui frappe d'abord chez Balzac, c'est sa capacité de travail. Un bûcheron. Un forçat. On parle beaucoup de « roman balzacien » comme étant un ouvrage auquel l'auteur a consacré des nuits entières d'efforts.
La difficulté avec Balzac - comme avec Hugo - est de faire un choix parmi tant de chefs-d'oeuvre. Dédié à Victor Hugo, Illusions perdues est l'un des ouvrages les plus réussis de Balzac, l'un de ceux où son génie créateur se déploie avec le plus de vigueur. Dans ce roman, qui, comme Bel-Ami de Maupassant, constitue un portrait sans indulgence de la presse de l'époque, apparaissent deux personnages balzaciens de premier plan qui se retrouveront dans Splendeurs et misères des courtisanes : d'abord, le jeune et irrésistible Chardon, qui se fera bientôt appeler Lucien de Rubempré avant de courir vers cette mort prématurée qui désespérera tant Oscar Wilde et Marcel Proust ; et puis son ange noir, l'atroce Vautrin, déguisé pour l'occasion en ecclésiastique sous le nom d'abbé Carlos Herrera.
Selon une formule répétée jusqu'à plus soif, La Comédie humaine constitue une « concurrence à l'état civil ». Réalisme ? Bien sûr. C'est un monde réel que Balzac, comme Dieu, fait surgir sous nos yeux. La Comédie humaine est d'abord une « histoire romanesque de la Restauration et de la monarchie de Juillet », mais c'est aussi beaucoup plus. Comme Dieu à la veille du surgissement de l'univers, Balzac, avant d'être un réaliste, est d'abord un créateur qui rêve sa création avant de la jeter dans le réel.