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Les « Trois cathédrales » de Bayeux
La première est la cathédrale romane, construite d'un seul jet en un quart de siècle (1050-1077). De cette première cathédrale subsistent la crypte et les tours de la façade occidentale. En partie détruite en 1105, elle est restaurée, gardant les contreforts extérieurs et créant le magnifique décor roman de la nef, témoin de son embellissement.
La seconde constitue un chef-d'oeuvre de l'art gothique normand, édifié sur trois siècles (XIIe-XVe), avec le choeur, la nef, le transept, les chapelles latérales sud, puis nord. La guerre de Cent Ans, commencée en 1337, interrompt le chantier et c'est seulement dans la seconde moitié du XVe siècle que le premier étage de la tour centrale est édifié.
Il n'y a pas de « troisième cathédrale » à proprement parler. Cependant, de nombreux aménagements sont réalisés entre le XVIe et le XIXe siècle : le jubé, les stalles du choeur, le maître-autel et les orgues. Mgr de Nesmond fait coiffer en 1714 la tour centrale par un dôme classique, qui sera reconstruit en 1866, donnant son allure définitive à la cathédrale, fierté des Bayeusains.
François Neveux
La cathédrale de Bayeux présente la majestueuse réunion de l'art roman et de l'art gothique. C'est aussi un haut lieu des rapports millénaires entre la France et l'Angleterre, depuis la bataille d'Hastings en 1066 jusqu'au Débarquement allié de 1944. Construite par Odon, évêque de Bayeux et frère de Guillaume le Conquérant, avec des ressources venues d'Angleterre, la cathédrale romane du XIe siècle a inspiré d'autres édifices dans toute la Normandie et même Outre-Manche.
Dès le XIIe siècle, Notre-Dame de Bayeux est reconstruite dans le nouveau style gothique normand, tout en gardant sa base romane : elle est notamment dotée au XIIIe siècle d'un magnifique choeur gothique à chapelles rayonnantes. Elle est aussi embellie dans l'élan de modernisation du XVIIe siècle et marquée par la reconstruction de sa tour centrale au XIXe siècle.
Avec ses sculptures, ses stalles Renaissance, ses vitraux, ses peintures murales et ses cloches, la cathédrale constitue un ensemble considéré comme un des joyaux de la Normandie. Son environnement est remarquablement préservé, avec la salle capitulaire, la bibliothèque du chapitre, ainsi que l'ancien palais épiscopal. La Tapisserie de Bayeux, longtemps conservée dans son trésor et exposée dans sa nef, est un chef-d oeuvre du patrimoine mondial. Cet ouvrage collectif donne aussi à lire les riches heures de l'édifice : la vie des chanoines et de leur somptueuse bibliothèque, les évêques longtemps proches des grandes cours d'Europe, les artistes et écrivains inspires par elle, les fidèles qui l'animent au quotidien depuis mille ans et les visiteurs qui la découvrent, émerveillés. La cathédrale est un corps vivant et rayonnant qui accueille aujourd'hui, au-delà de sa riche fonction liturgique, des expositions, concerts, sons et lumières, sans oublier les manifestations des Médiévales de Bayeux et les commémorations régulières avec les vétérans du Débarquement.
Un chemin de lumière
Au Moyen Âge, la cathédrale se trouvait au milieu des maisons. Avant d'arriver devant le porche, il fallait emprunter les petites ruelles qui jouxtaient l'édifice. La cathédrale était la maison d'un peuple qui aimait se rassembler et prier. Riches et pauvres, hommes et femmes se retrouvaient sur le parvis avant d'entrer par la façade ouest, symbole du soleil couchant. Au-dessus du porche, des évêques, successeurs des apôtres, regardent le soleil qui se couche car c'est là que le jour devient nuit. Ils semblent inviter ces hommes et ces femmes qui se trouvent au pied de l'édifice à entrer et à ne pas désespérer des ténèbres. En entrant dans cette cathédrale, tout être humain, si désespéré soit-il, est invité à faire de sa vie un chemin de lumière. C'est tout le symbole du grand portail ouvert sur le soleil couchant.
Mgr Jean-Claude Boulanger
Évêque de Bayeux et Lisieux
(extrait de la préface)