La fillette qui revient du marché dans une rue de Nankin, ce matin de 1840, est une jeune Mandchoue, reconnaissable à sa natte. Elle s'appelle Yehenara, se sait promise au mariage. Et comme son père Huei-cheng, capitaine de la Septième Bannière, elle se désole que l'Empire du Milieu ne sache venir à bout de la secte des T'aï P'ing, ces « rats pleins de haine au service des Longs Nez ». À ces derniers - Français et Anglais vendeurs d'opium, qui ont entraîné son pays dans la guerre -, elle voue déjà une solide aversion.
Par quel caprice du destin cette enfant à peine âgée de seize ans va-t-elle devenir concubine à la Cité interdite ? Jusqu'où la « Fille-orchidée », à force de volonté, de ruse et de beauté, ne montera-t-elle pas ? Convaincue de sa suprématie, comme de celle de son peuple, celle qu'on appellera bientôt Tseu-hi ne reculera devant rien pour protéger les Mandchous des intrusions étrangères - et se défendre elle-même contre ses rivales...
Dans le premier volet de son diptyque, L'Impératrice fatale, Gerald Messadié donne vie aux jeunes années d'une femme dont le règne d'un demi-siècle marquera le destin de l'Empire.