«Énervé signifie trop manifestement, dans son apparence et dans sa structure, à qui l'on a enlevé les nerfs, qui n'a plus de nerf, plus d'énergie, pour qu'on s'accommode mal de le voir exprimer de nos jours presque exactement le contraire. [...] Un chanteur énervant, ce devrait être un chanteur qui endort.»
Exactitude étymologique d'une part, réalité linguistique de l'autre : la langue vit, se tord, oublie ses nuances, se les réapproprie quelquefois au détour d'un usage. La leçon de Renaud Camus ? S'immiscer dans le secret des mots, dans les rouages les plus délicats de notre grammaire, donner accès à la véritable jouissance du parler et de l'écrit.