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Comment se protéger contre les aléas de l'existence? Comment se prémunir contre la maladie, l'accident, la vieillesse? Ces questions ont hanté la fin du XIXe siècle français.
L'État comme la société préféraient alors s'en remettre à l'initiative individuelle, fondée sur l'épargne et la propriété, ou au paternalisme patronal. À la Belle Époque très inégalitaire se protéger était plus important que protéger. Vertu d'autant plus cardinale qu'elle était peu partagée, la prévoyance libre n'en souffrait pas moins, dès avant 1914, des formes de protection obligatoire, réservées aux catégories les plus modestes. Les multiples bouleversements issus de la Première Guerre mondiale déterminèrent les pouvoirs publics à instituer des assurances sociales, liées au contrat de travail, et destinées par là même à préserver la force de travail: protéger devenait aussi nécessaire que se protéger. Or ce système, appelé à améliorer la santé générale de la population, fit couler beaucoup d'encre, suscita de fortes oppositions, heurta bien des esprits.
C'est l'histoire de ces assurances, imaginées par la classe politique pour contenir les débordements des crises du premier XXe siècle, que ce livre raconte, en s'appuyant sur les résultats d'une enquête menée par les correspondants départementaux de l'Institut d'histoire du temps présent.