In the sale you will find especially cheap items or current promotions.
Want to part with books, CDs, movies or games? Sell everything on momox.com
Collins aura mis plus de vingt ans avant de se décider à publier pour la librairie ce court roman où il avait logé la quintessence de son méchant esprit et de sa mauvaise éducation. Rien de moins que l'histoire d'un escroc - du genre sympathique - racontée par lui-même. Un peu son Barry Lyndon, si l'on veut... mais en beaucoup plus immoral.
Dans sa préface à l'édition de 1879 qu'il avait refusé d'expurger, il annonçait sans illusion: «Il se peut que les pisse-vinaigre relèvent dans certains passages de ces confessions imaginaires un ton de gaieté presque tapageuse...» La volée de bois vert par laquelle la critique bien-pensante de l'époque accueillir son livre dut le réjouir plus que le surprendre. L'essentiel pour lui - et pour nous qui le lisons aujourd'hui, le coeur transporté d'aise à chaque nouvelle vachardise que distille le texte -, l'essentiel n'était-il pas que certaines choses fussent dites, écrites, et que la bonne société victorienne en prît un bon coup pour son grade?
Mission accomplie, et haut la main. Dans un registre certes différent de celui qu'exploite d'habitude le romancier - on tremble, sans doute, mais on rit plus encore. Et si crime il y a bien (Collins, comme Hitchcock, ne serait plus lui-même si ses personnages n'enfreignaient pas la loi à un moment ou à un autre), c'est du côté du criminel que nous sommes forcés cette fois de nous ranger.
Ce qui, l'on s'en doute, n'est pas pour nuire à notre plaisir.