Pourrions-nous envisager qu'il y ait du trauma dans la Culture, ce dont Freud avait d'ailleurs pris acte après la Première Guerre mondiale, l'impact des névroses traumatiques le conduisant à reconsidérer sa doctrine et à inventer la pulsion de mort ? La Deuxième Guerre mondiale et la Shoah n'ont-elles pas ruiné la Culture, faisant surgir les génocides, «l'homme des camps» et l'enjeu de la survie ? Comment articuler ces différents registres qui trament le sujet ? Quoi d'autre que le fil rouge de l'inconscient freudien ?
La clinique, et en particulier celle des psychoses, est là pour témoigner des catastrophes qui peuvent affecter toute une lignée. Ne s'agirait-il pas alors pour le thérapeute d'œuvrer à ce que cette catastrophe puisse se mettre en scène, faisant advenir «un semblant de trauma» qui permette au sujet psychotique de se construire dans l'espace du transfert ?
Issu des VIIe rencontres de la CRIEE (Reims), cet ouvrage rassemble des psychiatres, des psychanalystes, des soignants, qui étayent leurs réflexions sur leur pratique professionnelle.