Non content de faciliter le travail des lecteurs, l'auteur a
souhaité voler au secours des critiques en formulant dix
griefs principaux à l'égard de son propre livre :
- Pour qui l'auteur se prend-il ?
- Comment ose-t-il publier des pensées alors qu'il n'a
jamais pris rang parmi les intellectuels ?
- En vertu de quelle légitimité émet-il des jugements
aussi définitifs sur des sujets qui lui sont aussi étrangers
que l'amour, la politique et la culture ?
- Ne pèche-t-il pas par manque de travail et par défaut
d'inspiration en se montrant incapable de dépasser dix
lignes sur un seul sujet ?
- Pourquoi, alors qu'il sait que tout a été dit, s'obstine-t-il
à croire que tout n'a pas été écrit ?
- Son inconscience n'aboutit-elle pas à ce qu'une voie
traditionnellement royale s'achève cette fois en impasse ?
- N'est-ce pas pousser trop loin le paradoxe que de
qualifier de maximes des songe-creux minimalistes ?
- A-t-on le droit de multiplier les mauvais coups sous
prétexte de faire des bons mots ?
- L'auteur ne pense-t-il pas plus haut que sa tête ?
- N'est-il pas de pire fou que celui qui se prend pour
un sage ?
Philippe Bouvard