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La sexualité humaine est nécessairement une construction sociale. Aucun contact sexuel, aussi simple qu'il puisse paraître, n'est imaginable hors de cadres mentaux, de cadres interpersonnels et de cadres historicoculturels qui en fondent la possibilité. Comment rendre compte alors des multiples changements des dernières décennies, souvent qualifiés sans autre forme de procès de «libération sexuelle» ? Les articles de ce numéro suggèrent moins un recul des régulations collectives qu'une complexité et une diversité croissantes des constructions sociales de la sexualité, obligeant les individus à prendre des décisions plus nombreuses et à interpréter eux-mêmes leurs comportements.
Ainsi les élaborations «scientifiques» de la sexualité continuent à présenter une grande hétérogénéité, traduisant des représentations culturelles, des orientations intimes, voire des histoires sociales nationales différenciées. Au tournant du XXIe siècle, les débats publics sur l'intimité s'organisent autour d'enjeux moins strictement politiques que dans les années 1970, et font apparaître des positionnements complexes, par exemple sur ce qu'il est possible ou licite de montrer de la sexualité, ou sur l'institutionnalisation des couples de même sexe. Si les styles d'interaction entre hommes et femmes ont beaucoup changé en se diversifiant, et si la diffusion massive de la contraception médicale a représenté un tournant, la négociation sexuelle ne s'effectue toujours pas entre égaux, également libres de leurs mouvements. Plus qu'un parcours assuré, l'histoire contemporaine de la sexualité apparaît comme une suite, plus hésitante et moins prévisible qu'on ne pourrait le penser, de réorganisations des désirs et des relations des hommes et des femmes.