Écrivain controversé, Ayi Kwei Armah rejoint Frantz Fanon dans sa condamnation sans appel du rôle joué dans le processus (néo)colonial par les autorités autochtones. Toujours sous l'influence de Fanon, il tente, par ailleurs, de soustraire son oeuvre des influences occidentales afin d'élaborer une forme d'expression à la fois personnelle et accessible à un large public africain. Le premier volume de cette étude est consacré au roman, The Beautyful Ones Are Not Yet Born (1968), dont la forme éclatée, mêlant le nouveau roman expérimental à la transcription d'anciens rites et de légendes, témoigne de l'imaginaire tourmenté d'une écriture écartelée entre modernité et tradition. A partir de ce texte séminal, les deux volumes suivants examineront l'évolution fulgurante d'une oeuvre dont chaque étape, du classicisme de Fragments (1969) à la contestation idéologique de Why Are We So Blest ? (1972), annonce la rupture qui s'exprimera par la publication en 1973 de Two Thousand Seasons.
Son contenu idéologique et ses recherches formelles situent l'écriture d'Armah au coeur des débats qui traversent actuellement le domaine des études postcoloniales.