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« En un éclair lady Slane sentit que le puzzle éclaté de ses souvenirs venait de se reconstituer, comme le font des notes de musique éparpillées qui prennent soudain forme et redeviennent cette mélodie familière que nous portons en nous. Elle se retrouva sur la terrasse de la villa indienne désertée [...] où seuls quelques nuages de terre poudreuse s'élevant dans les airs indiquaient la direction d'Agra. Elle appuyait ses bras sur le parapet brûlant, faisant pivoter lentement son ombrelle. En fait, elle se tenait ainsi pour dissimuler son trouble car elle venait de se retrouver à l'écart de tous avec ce jeune homme à ses côtés. »
Le jour même de la mort de son mari Henry Holland, comte de Slane, lady Slane décide de vivre enfin sa vie. Elle a quatre-vingt-huit ans. Lady Slane surprend alors son entourage en se retirant à Hampstead, dans une petite maison aperçue une seule fois, et aimée aussitôt, trente ans auparavant. Dans sa nouvelle demeure, toute passion abolie par l'âge et le choix du détachement - elle a pris soin de prévenir ses enfants : plus de visites familiales -, lady Slane se sent libre enfin de se souvenir et de rêver.
Leonard Woolf (le mari de Virginia), son éditeur, considérait Toute passion abolie (1931) comme son meilleur livre. Des dizaines de milliers de lecteurs ont été touchés par cette vieille dame indigne, « adossée à la mort pour contempler la vie ».