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"Monter sur scène compensait tout : l'épuisement, la nourriture grasse, l'ennui. C'était une drogue.
J'adorais cela. J'adorais nos costumes de scène et nos chaussures luminescentes. J'adorais me déhancher et suer devant ces enceintes géantes. Au concert, le public - blanc, noir et mélangé - nous jetait des fleurs, des perles de verres, des boules de gomme. Quand Ruby chantait Let us be joined, qui passait pour une chanson sur l'intégration mais qui ne parlait que de sexe, le public criait, hurlait et jetait des confettis découpés dans leur programme-souvenir "Ruby Tremblay". Difficile de retranscrire la ferveur mièvre de cette époque. J'avais l'impression d'être dans un rêve fiévreux, mieux encore dans un rêve éveillé."
A vingt ans et quelque, Geraldine Coleshares, plaque sa thèse sur Jane Austen ou la guerre des sexes, pour être la première danseuse blanche du plus grand groupe rythm and blues de tous les temps : Ruby Tremblay & les Tremblettes. Difficile, dix ans plus tard, de répondre aux questions des amis très chics de son mari avocat, même quand on a travaillé (un peu), fait un bébé (génial), trouvé un amant (juste un soir). Car Geraldine, elle, hésite encore : diva pop noire ou juive d'Europe centrale d'avant l'Holocauste, ça lui plairait bien.