In the sale you will find especially cheap items or current promotions.
Want to part with books, CDs, movies or games? Sell everything on momox.com
L'exotisme littéraire change de visage au début du XXe siècle. Ce glissement est la résultante d'une rupture épistémologique et de l'abandon, très progressif, de postulats évolutionnistes réducteurs. Le primitif, cette figure jadis lointaine et anonyme, devient, au gré de ce face-à-face imposé que constitua l'impérialisme, le co-lecteur d'une culture qui s'élaborera aussi dans la mesure de l'autre. Nourri par la mouvance critique postcoloniale (Edward Said, Frantz Fanon, V.Y. Mudimbe), ce livre ambitionne de rendre compte de cette évolution à partir d'une double contiguïté. D'abord, le voisinage, géographique mais aussi intellectuel et culturel, de la Belgique et de la France ainsi que de leurs colonies subsahariennes (Congo, A.O.F., A.E.F.) ; ensuite le dialogue implicite qui s'amorce entre l'africanisme - savoir qui se développe sous les auspices du Musée de Tervuren et du Musée de l'Homme - et une pratique littéraire explicitement ethnographique. Pour interroger ces liens, l'ouvrage convoque un corpus hétéroclite de textes - romans, récits de voyage et reportages - parus pendant l'entre deux-guerres et issus d'auteurs tout aussi divers. Premièrement, des écrivains consacrés par l'establishment colonial : Herman Grégoire et Henri Drum ; deuxièmement, des figures « pléiadisées » : Gide et Simenon et, finalement, ces précurseurs de la francophonie africaine que furent René Maran et Paul Hazoumé.