Venise au XVIIIe siècle

Depuis sa création au VI^e siècle, Venise n'a jamais cessé d'être une manifestation de l'improbable, de l'étrangeté, de l'invraisemblable, de l'incongruité, du défi permanent, que ce soit contre les Barbares, la mer ou la nature.

Philippe Monnier sait avec brio nous plonger dans tous les ors et les gestes de cette ville indépassable et nous décrit non seulement la patrie du bonheur et du plaisir - les fêtes, le carnaval, la villegiature, l'amour, les gens d'esprit - mais aussi la musique, la peinture, le théâtre, et ces Vénitiens hors normes: aventuriers comme Casanova, bourgeois marchands, peuple coloré, jusqu'à l'arrivée de ce jeune ambitieux: Bonaparte.

Nul autre exemple, dans l'histoire des villes et des états, n'est aussi probant de la détermination de l'homme d'exister en dehors des normes et des choses convenues. Bref, il aura fallu à tous ces hommes artisans, artistes et seigneurs, une certaine dose de vanité et d'orgueil, de relation paradoxale avec Dieu ou les dieux, pour affronter ainsi le dehors, le monde alentour, dans la magnificence, les arts et les excès.