Ay, Paloma

Août 1943. L'Italie vit des jours tragiques. Au Val d'Aoste, le Grand Hôtel Brusson, où plusieurs familles de la bourgeoisie italienne se sont réfugiées pour échapper aux bombardements, garde les apparences d'un lieu de villégiature. Les jeunes s'amusent avec l'insouciance de leur âge, jouent au tennis, tombent amoureux, dansent sur la rengaine Ay, Paloma que l'un d'eux ne cesse de passer sur son gramophone. Le récit s'achève sur la journée du 8 septembre 1943, avec l'écroulement du régime fasciste. Pour chacun de ces jeunes gens, la fin de l'été marque l'entrée abrupte dans la vie adulte.

Ces événements sont relatés par la voix d'une fillette de douze ans - qui n'est autre que l'auteur elle-même. Un peu à l'écart, tenue pour quantité négligeable, elle porte sur le groupe un regard à la fois ingénu et douloureusement attentif, qui fait de ce récit bref, intense et dépouillé, sans doute le plus beau livre de Rosetta Loy.