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Il y a un mythe Apollinaire. Quatre-vingts ans après sa mort, l'amant de Lou qui aima la guerre à en mourir reste le plus chanté des enchanteurs. C'est autour de ce secret que se sont réunis à l'Université Paris-13, historiens et écrivains, chercheurs et enseignants, un beau jour de juin 1998. Guillaume, accoudé à un nuage, écoutait et se moquait tendrement de nous.
Les historiens ont replacé le poète assassiné dans son temps, avec ses contradictions, ses passions, celles d'une Belle Epoque grosse d'une abominable tragédie. Le cadrage historique a été précisé à travers les contributions de Claude Carlier, Emmanuelle Cronier, Bernard Filippi, Christophe Prochasson, et Jean-Louis Robert.
Apollinaire le Cosmopolite fut étudié par Bernard Chambaz, Maryvonne Gilles et Jean-Louis Joubert.
Michel Décaudin a ouvert la voie de l'analyse poétique, suivant Ariane et son fil en compagnie de Pierre Piret.
Mais de quoi nous parle donc le poète d'Alcools qui puisse autant nous émouvoir encore ? Il nous parle d'un siècle qu'il pressent, où le pire surgira du meilleur et vice versa. Il prophétise une aventure spirituelle où l'art et la littérature iront jucher leurs folies sur les branches supérieures de la déraison humaine...
A la fin de ce joli jour de juin consacré à l'ardente lyre, les poètes vinrent témoigner qu'en ce crépuscule de siècle, de millénaire, on ne devait pas compter sur eux pour calmer le jeu. Tel fut le message de Georges-Emmanuel Clancier. Attention ! il ne faut pas que jeunesse passe... Si l'eau se lasse sous les ponts, cela ne signifie pas pour autant qu'elle y stagne. Vive et profonde, elle reste, par bonheur, aussi dangereuse que l'amour, aussi mystérieuse que le beau Phénix, l'oiseau qui se brûle lui-même sur un bûcher pour renaître de ses cendres.