Le train traverse la campagne encore ensommeillée. Champs de blé fraîchement moissonnés, pâtures immenses. Eric, mon frère, me donne un coup de coude. «On arrive», dit-il.
On arrive? Ah oui! Je reconnais le paysage, les maisons sagement alignées, les potagers, les bâtiments d'usine... On arrive. Quelque chose se creuse dans mon ventre. La lumière a balayé la nuit. La rentrée, ne pas y penser, surtout, ne pas y penser. Ça n'existe pas, j'ai décidé, ça n'existe pas. Un jour nouveau a commencé et pourtant c'est la fin, oui, je le sens, c'est la fin.