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Que « le genre humain se compose de deux moitiés », voilà une évidence première de ce monde. Pourtant, derrière la dualité hommes/femmes, transparaît l'énigme de la différence du masculin et du féminin en sa dimension inconsciente, irréductible au discours social comme au savoir biologique. À quelle pensée correspond donc la dualité des fonctions inconscientes du « masculin » et du « féminin » ?
En repartant de la bisexualité, idée de Fliess reprise par Freud du côté du sujet inconscient, dans ses effets sur le fantasme et l'identification, se trouvent interrogées les métaphores de l'activité et de la passivité dans la dialectique oedipienne qui décide de l'inscription de l'identité psychosexuelle. Question métapsychologique dont l'enjeu clinique est incalculable : il suffit de rappeler que la clinique analytique tout entière témoigne d'un vacillement ou d'un effondrement de cette « évidence », sous les formes de la névrose, de la psychose et de la perversion ou dans les figures de « duplicité sexuelle » que représentent l'homosexualité, le transvestisme et la transsexualité.
Cela commande d'interroger enfin les destins socio-cliniques - de la féminité comme « mascarade » à la masculinité comme « fanfaronnade » - et le retour dans le corps du brouillage du masculin et du féminin. Ainsi deviennent lisibles les formules de la sexuation qui chez Lacan formalisent l'impossible du rapport sexuel, à partir du clivage de la « jouissance phallique » et de la « jouissance de l'Autre ». Du « refus de la féminité » à l'amour comme suppléance, le couple du masculin et du féminin questionne le rapport énigmatique du désir et de la mort.