Albany en 1938. La ville est entre les mains des frères McCall. Tandis que Patsy cherche à asseoir sa position de leader démocrate grâce à des élections truquées, Brindy règne sur l'univers nocturne des bars et des tripots, des jeux, de la prostitution.
Homme de la nuit, Billy Phelan regagne aux cartes, au billard ou au bowling l'argent que lui ont fait perdre ses médiocres exploits de bookmaker. La crise économique stimule sa débrouillardise et la corruption ambiante ne l'empêche pas de pratiquer un code de l'honneur bien à lui. En bon Irlandais, il a le sens du péché, de la souffrance et de la mort. Deux événements vont le conduire à une surprenante rédemption : l'enlèvement du jeune Charlie McCall et l'arrivée à Albany de Francis Phelan (qui sera le vagabond magnifique de L'herbe de fer), ce père que Billy n'a pas vu depuis vingt ans et dont sa mémoire entretient avec ferveur l'image légendaire.
Après Jack «Legs» Diamond et avant l'apothéose de L'herbe de fer. William Kennedy apporte dans le deuxième volet de son «cycle Albany» la preuve de ce génie qu'a si bien défini Saul Bellow : celui de «dénuder ses personnages, couche par couche, jusqu'à extraire leur principe vivant et sensible. tout éclairé de l'intérieur».