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Quand les philosophes vont au cinéma, les cinéphiles se méfient. Ce sont pourtant souvent les mêmes.
Sans doute la théorie ne fait-elle pas toujours bon ménage avec les images mouvantes : la caverne platonicienne était déjà une salle obscure, mais il fallait en sortir. Entre le cinéma et la philosophie, il y a heureusement autre chose : une sorte d'affinité, de collusion ou de composition de leurs puissances qui s'apparente à la philia. De la cinéphilie à la philosophie, quelque chose passe. De sorte qu'il n'y a peut-être pas de «philosophie du cinéma», mais seulement des rencontres et des échanges entre philosophie et cinéma, philosophes et cinéphiles.
Ce numéro voudrait en rendre compte. On y croise quelques «cinéphilosophes» : Gilles Deleuze, Stanley Cavell, Jacques Rancière, Alain Badiou, Jean Pierre Faye, Serge Daney, Louis Skorecki - mais aussi des cinéastes comme Welles, Jarmusch, Buñuel... Il y est question de ce qui distingue un mauvais film d'un grand, de l'essence supposée du cinéma, de sa place dans le système des arts et de l'affect indécis qu'il suscite, de sa vocation «démocratique» et de ses effets politiques, de la manière dont il peut transformer notre idée de l'éthique, du montage comme principe de production philosophique, et bien entendu de ce mal étrange, que certains disent incurable : la cinéphilie.