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En décembre 1991, le monde, abasourdi, apprenait la disparition de l'Union soviétique : Boris Eltsine, par une décision géopolitique surréaliste, venait de proclamer l'indépendance de la Russie. Dix ans ont passé et l'on a vu nombre des membres de l'appareil communiste mettre en vente, pour leur plus grand profit personnel, les biens, les usines et surtout les mines dont ils avaient la gestion, au nom du socialisme. On a peu à peu découvert dans quel état de délabrement était tombé ce grand pays, mais aussi la puissance des mafias qui s'y étaient si vite constituées et le degré inouï de corruption des dirigeants. On a vu ce qui fut la plus grande armée du monde tenue en échec par l'insurrection des Tchétchènes, un peuple caucasien de moins de 500 000 personnes. Avec l'intempérance publique de son premier président, la Russie était devenue la risée de l'opinion internationale.
Dix ans sont passés et, avec son nouveau président, dont l'allure est presque l'antithèse du précédent, des changements commencent à se produire. Certes, la guerre continue en Tchétchénie et des «oligarques» continuent sans doute de placer à l'étranger une grande part des profits de l'exportation du pétrole. Mais, avec l'arrivée au pouvoir de Vladimir Poutine, les grands «barons» peuvent moins faire la loi dans les régions, la Russie s'est lancée dans un grand effort de coopération avec ses voisins, surtout pour tirer parti des atouts de son immense territoire. Enfin, les changements géopolitiques provoqués par les attentats terroristes du 11 septembre semblent devoir modifier les relations de la Russie avec les Etats-Unis.