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«Où sévit la malaria pousse l'arbre à fièvre.» Cette phrase énigmatique ouvre ce recueil de onze nouvelles de Ruth Rendell. L'arbre à fièvre n'est pas la cause de la fièvre. Il en signale simplement la présence. L'arbre à fièvre est un avertissement.
Le crime, comme certaines maladies, règne à l'état endémique, annoncé seulement par des fleurs ou des arbres curieux. Ruth Rendell constitue un herbier où chaque nouvelle vient figurer les ramifications infinies, créées par une puissante et anonyme nature.
Que ce soit dans un caveau en réfection au milieu d'un cimetière enneigé, dans une station balnéaire ou sur les routes désertées de la grande banlieue de Londres au crépuscule, Ruth Rendell traque les premiers symptômes sans jamais prévenir le lecteur de l'étendue du mal.
Au moment où la mort violente survient, elle ne peut plus rompre l'enchevêtrement des signes et l'enchaînement des passions. Les personnages de ces nouvelles, même les plus innocents, font tous l'expérience du mal. Certains n'y survivent pas et l'art de Ruth Rendell est de nous faire admettre que ce ne sont pas forcément les morts.