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Pierre Morhange (1901-1972) est un poète considérable dont il ne subsiste plus qu'une légende parmi les jeunes générations. Non pas un poète maudit, mais un poète à l'écart, étrangement et scandaleusement occulté.
Devenue pour une large part introuvable, son œuvre flotte dans l'air du temps comme une impalpable et dévorante poussière.
À qui n'aurait pas lu La vie est unique ou Le Sentiment lui-même, il manquerait l'un des maillons du langage et de la poésie de notre temps.
Avant même de se révéler comme poète, Pierre Morhange fut dans sa jeunesse l'animateur de revues importantes : Philosophies (1924-1925), L'Esprit (1926-1921),
La Revue marxiste (1929) et Avant-Poste (1955). Il eut alors pour compagnons Georges Politzer, Norbert Guterman, Henri Lefebvre, Georges Friedmann et Paul Nizan. Révoqué de son poste de professeur de philosophie sous Vichy, frappé par la censure, traqué par la Gestapo, il entra dans la Résistance et vécut dans l'illégalité.
En son temps, Paul Eluard avait salué la poésie de Pierre Morhange en laquelle il voyait « l'une des clés de l'avenir ». C'est une poésie qui ne ressemble à nulle autre. À la fois âpre et nue, tendre et blessée, elle nous atteint avec la force d'un heurt physique. Une ironie aiguë s'y cache, mais aussi le rêve puissant d'un écorché vif qui reste fier et digne, livrant à peine le secret de l'infinie douceur de son amour.
« Chaque livre de Morhange rend ses lecteurs furieux, heureux, sages et fous, modestes et remplis soudainement d'une ambition, d'un enthousiasme lyrique et politique dépassant toute cause », écrivait naguère Franck Venaille.
Le temps est venu de rendre sa place à Pierre Morhange, au premier rang.