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L'avènement du libéralisme espagnol correspond, certes, à la promulgation, en 1812, de la Constitution de Cadix appelée à servir de modèle dans plusieurs pays européens au XIXe siècle. Mais, engendré dans ce réduit andalou, en pleine guerre contre les troupes napoléoniennes, ce libéralisme pourrait être considéré, à la limite, comme le fruit d'une opération in vitro et réduit à une simple proclamation textuelle.
En revanche, au cours du Triennat constitutionnel (1820-1823), le libéralisme est mis en oeuvre à travers des mesures qui touchent aux institutions, à l'Église, à l'armée, à l'enseignement et, pour une faible part, à l'économie. Ce libéralisme, débordant le cadre des Cortès et du gouvernement, fait émerger des leaders, s'abrite dans des sociétés secrètes (la franc-maçonnerie et la « comuneria »), s'expose dans la presse, s'accompagne de chansons encore gravées dans la mémoire collective (Hymne de Riego et le « Trágala »), invente des fêtes commémoratives, mythifie ses martyrs (Torrijos) et ses premières héroïnes tragiques (Mariana Pineda).
Le libéralisme, abattu en 1814 puis en 1823 par le roi Ferdinand VII qui personnifie l'esprit de vengeance, l'absolutisme, l'obscurantisme et le cléricalisme, est obligé, à deux reprises, de se réfugier dans l'exil, notamment en Angleterre et en France, et de recourir à la conspiration et au « pronunciamiento ».
L'auteur se propose de montrer ainsi que le premier libéralisme espagnol est, tout à la fois, une doctrine avec son propre appareil de concepts clés et une action militante multiforme qui porte sur le devant de la scène politique et littéraire des personnages hors du commun et invente des formes de sociabilité. L'étude de ce libéralisme relève, en définitive, autant de l'histoire culturelle de l'Espagne que de l'histoire des idéologies et des institutions.