Les vaches pleurent : dans les coulisses des élevages

Je ne suis ni un bobo de la ville, ni un philosophe de salon. Et ce ne sont pas les livres de théorie antispéciste qui m'ont poussé à arrêter l'élevage. Je suis animaliste dans l'âme, et je l'ai longtemps négligé. Après avoir développé une passion et une amitié sincère avec les autres animaux dans la ferme aux allures de sanctuaire de ma famille, j'ai embrassé l'élevage pour travailler à leurs côtés. C'était naïf. La réalité de cette filière m'a marqué à vie, pour de multiples raisons que j'évoquerai dans cet ouvrage. Parce que dans le fond, la sensibilité et la conscience des animaux ont toujours été une évidence pour moi. Mais le conditionnement dans lequel j'ai grandi m'en a éloigné, à tel point que j'ai moi-même pris part à ce que je qualifierai aujourd'hui d'ignominie.

De par mon parcours d'éleveur, je vous conterai des anecdotes qui rendront l'aspect du steak ou du fromage que vous avez dans l'assiette, moins appétissant, sans doute. Mais bien plus réaliste au regard de ce que vivent les animaux dits de rente. Aujourd'hui, je n'exploite et ne tue plus. Je milite pour un monde plus respectueux des humains, des animaux et des écosystèmes. Et j'ai à coeur de porter la voix de celles et ceux que j'ai par le passé envoyés au couteau. L'une des manières de leur rendre hommage se tient dans vos mains.