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Le Christ avant Jésus
Un paradoxe validé par l'histoire
Au commencement, il y eut le Christ et les « gens du Christ », les christianoi. Aucune trace de « gens de Jésus ».
Dans les sociétés judaïques marquées par le siècle d'Hérode, la religion ou philosophie des « gens du Christ » perça comme nouvelle et différente, non comme dissidente.
Proclamée « révélée », dès lors Initiatique et exclusive, c'est avec la philosophie pluraliste des Grecs diffusée dans l'Empire romain qu'elle marquera une décisive rupture. Culturellement, cette religion ou philosophie ne jaillit pas de rien. Elle reprend les modèles formels de penseurs gréco-judaïques et les scènes visionnaires de courants apocalyptiques. Ces deux sources combien majeures seront rejetées par le « judaïsme » des rabbis recomposé après la destruction du Temple.
Le destin historique de Jésus fut déterminé par la personne du Christ. Sans la primauté mythique et mystique de cette dernière, le Prophète de Galilée n'eût été qu'un leader dont seuls quelques spécialistes connaîtraient l'existence. Il revient aux historiens d'en reconstituer le portrait-robot mais non d'en écrire la Vie. À l'instar des Évangiles, celle-ci relève de l'art littéraire de la « biographie », nullement de l'histoire.
Au terme d'un demi-siècle de larges explorations sur les terrains contrastés de l'Antiquité judaïque, telles sont les propositions développées dans ce livre par un théologien doublé d'un historien.